Après une année 2017 marquée par un niveau de ventes record et des prix en nette hausse dans les villes les plus recherchées, 2018 devrait s’annoncer plus calme. Mais des points d’inquiétude subsistent.

Rappelant que l’exceptionnel dynamisme du marché immobilier français en 2017 s’explique surtout par les performances du début de l’année, le réseau Century 21 estime dans son bilan annuel que «la décrue est amorcée» pour 2018. Le seuil historique de 850.000 ventes enregistrées en en 2011 en France a beau être largement distancé avec des estimations tablant sur 950.000 transactions en 2017, le président du réseau Laurent Vimont n’en souligne pas moins que les prix «restent contenus» avec une augmentation annuelle de 1,2%.

Un marché qui aurait tendance à s’auto-réguler, selon Century 21, mais qui affiche tout de même plusieurs records historiques. À Paris, rien ne semble pouvoir enrayer la hausse des prix: «les 9000 euros du mètre carré ont définitivement été franchis avec un prix moyen s’établissant à 9084 euros, souligne Laurent Vimont. Il a pris 7,5% sur un an et 43,5% en dix ans!» D’ailleurs, sur l’ensemble du territoire, le réseau enregistre un record historique pour le montant moyen des transactions à 208.759 euros. Une hausse qui accompagnerait une augmentation des surfaces (86,2 m², autre record) rendue possible par les conditions très favorables du crédit.

Chez Orpi, on on rappelle cependant que «les taux bien que toujours bas, n’ont pas suffi à amortir la poussée des prix». Tout en soulignant que les fondamentaux du marché restent bons et que la hausse des prix est restée relativement modérée, la nouvelle présidente du réseau, Christine Fumagalli, rappelle que «le déséquilibre entre offre et demande reste très important dans les zones tendues et à l’origine de la forte pression sur les prix. Les délais de vente, qui se raccourcissent cette année, témoignent de la tension du marché», précise-t-elle.

A La Fédération nationale de l’immobilier, le nouveau président Jean-Marc Torrollion estime d’ailleurs que la hausse des prix pourrait se poursuivre entre 2 et 4% en 2018 dans la mesure où les fondamentaux du marché sont bons et que l’emploi repart à la hausse. En revanche, tous les professionnels s’entendent à reconnaître que les investisseurs restent trop peu présents et que la pénurie risque de s’aggraver sur le marché locatif. «Il y a un mauvais traitement du parc locatif privé avec trop de signes contradictoires», déplore Jean-Marc Torrollion. Et l’impact de l’IFI tout comme la hausse de la CSG qui rogne la rentabilité et l’éventuel élargissement de l’encadrement des loyers n’arrangent rien à l’affaire. Le désinvestissement dans ce parc en inquiète déjà plus d’un. Century 21 relève également que les retraités, employés et ouvriers fuient la capitale pour augmenter dans le reste de l’Île-de-France. À l’inverse, les cadres sont encore plus nombreux à opter pour Paris, délaissant parfois la banlieue.


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